Lhucyole

Je ne sais pas quand je suis née. Je ne sais pas où non plus. On me donne généralement entre 20 et 30 ans, ce qui est plutôt vaste j'en conviens.

Je me suis réveillée un matin pluvieux sur les berges de la Sinueuse, à Sombrivage. Enfin, quand je dis réveillée....je dirais plutôt que je suis née, car, sortant enfin de la torpeur dans laquelle je suis restée je ne sais combien de temps, j'ai réalisé que j'existais.
Moi, Elfe, cheveux visiblement tout blancs, avec certainement une famille, peut-être même des amis…mais où??
Que s'est il passé? quand? comment??

A mon apparence, j'en ai déduis que j'ai dû recevoir un coup, me faire dépouiller, je ne sais pas...Juste deux ou trois bricoles dans mon petit sac à dos, des vêtements...ma parole, même au marché d'Ogrimmar, épicentre du mauvais goût par excellence, personne n'en voudrait...

Je ne comprends pas ce qui a bien pu se passer....mais à peine sortie de mon (long? court?) sommeil....certains réflexes me sont apparus comme une réalité.

Les sangliers ne sont pas commodes dans la région. J'ai de suite saisi un bout de branche et je me suis défendue du mieux que j'ai pu, comme si....j'avais fait ça déjà toute ma vie! Ca fait bizarre de se découvrir des capacités alors que l’on ne se sait même pas qui l'on est, quand on se découvre ne serait-ce même que physiquement...c'est quelque chose que je ne souhaite à personne.

Mais...derrière la tribu de sangliers se cachait une meute de loups affamés...Alors que j'allais à nouveau retomber dans un sommeil probablement cette fois-ci éternel, un Ours m'a sauvé. Et quel Ours ! Pas un ours errant non, une force de la nature. Impressionnée par cette masse de dents et de poils, mais aussi par ce courage (z’étaient au moins dix les loups, z’avaient très faim j’en suis sure….) , je suis restée accrochée à lui toute la journée. A la fin, alors qu’il rentrait chez lui, je lui ai avoué que je n’avais nulle part où aller…Assez rabaissant comme aveu j’en conviens mais je sentais qu’il était un être de confiance.

L’Ours me prit alors par les épaules et me dit de le suivre. Il m’emmena dans son repère où il me présenta la Mama Ours, experte dans l’art des spaguetti aux murlocs et sa famille. Le lendemain matin, il me réveilla en sursaut, me disant que l’heure de mon apprentissage avait sonné.

Il m’emmena donc sur les bords de la rive où il m’apprit une partie de ses techniques de combat, car lui aussi avait compris en me voyant qu’il se cachait quelque chose de pas très clair derrière l’elfe en lambeaux que je suis.

Puis, dans l’après midi, il me présenta à ses amis : d’autres ours mais surtout un chef de meute Tigre. Avec des heures et des heures de discussions entre eux en langage de la forêt, langage que je ne comprends que par bride (encore un mystère…), il me laissa entre les mains du grand Tigre, me faisant promettre de lui rendre visite le plus souvent possible.

Le Tigre m’emmena alors avec lui. Il m’apprit l’art du camouflage dans les bois, de l’approche mesquine…humm, des choses ma foi bien pratiques ! D’approche plus austère que mon ami Ours, mais néanmoins d’une efficacité monstrueuse, je sentais qu’il voulait me faire découvrir les choses par moi-même.

Après de longues ballades instructives de longs des berges de Rutheran, il m’emmena aux portes de Darnassus.

Et c’est là que…ma vraie vie de Druide a débuté. Ma vie d’Elfe vouée à la Nature qui m’a tout appris, à Azeroth aussi j’imagine, mais surtout à la recherche de mon passé.